Où manger à Kyoto...

Voici un titre aussi fin et précis mytho et prétentieux que d'annoncer, sans trembler :

  • "où manger à Paris sans marcher dans croiser une merde de chien déjection canine entre votre hôtel et le restaurant ?"
  • "comment avoir l'air d'une "Léa Seydoux", tout droit sortie d'un magazine, quand on vient de se cogner 15 heures d'avion dans la bétaillère en classe éco ?"
  • "où boire un bon vin sans Oxyboldine le 3ème jeudi de Novembre en Mayenne ?"

Tentons de répondre à toutes ces questions, dont les blaireaux ignorants saturent les call center plateaux téléphoniques, en ce qui concerne cette modeste bourgade japonaise !!

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Tout d'abord, il faut savoir que dans tous les Shinkanzen (et autres trains moins rapides), vous pouvez vous restaurer correctement, sans vous faire braquer le porte-monnaie, comme dans les "chères" voitures-bars de notre SNCF chérie !!

Une vendeuse arpente toutes les voitures avec son chariot, chargé de boissons et des fameux "Eki-uri-bento"alias ekiben (signifiant grosso-merdo "bento vendu en gare", mais du coup, aussi dans les trains).

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Pour 800 à 1000 yens (6 à 7,50 €, valeur du yen été 2013), vous avez un "plateau-repas" frais, très copieux, assez bien présenté, complet et plus que correct.

N'hésitez pas à les tester (dites juste "ekiben" ou "ekibento" à la vendeuse, elle va vous sortir toutes les variétés encore disponibles), la photo (assez fidèle) sur l'emballage peut vous guider rapidement dans vos choix...

A Kyoto donc, nous avons suivi (première fois que cela m'arrive) les conseils de Tour Club, sympathique "hôtel pour backpackers middle class", dans lequel nous séjournions.

Comme conseillé dans l'article précédent, il vaut mieux photographier les idéogrammes, pour ne pas se tromper de resto (1% de ces derniers affichent des caractères en latin), une fois sur place.

L'okonomiyaki

est LA spécialité caractéristique de Kyoto (mais aussi à Ôsaka, ou encore Hiroshima).

Signifiant littéralement (toujours grosso-merdo) "ce que vous aimez" ou "ce que vous voulez", l'okonomiayki est souvent comparé à la pizza ou à la crêpe, alors que pour moi, c'est plus près de la crique (origines méridionales forcément vivaces) !!

A base de chou, on y ajoute tout ce que l'on a sous la main, ou dans le frigo (viande, poisson, crevettes, poulpe, tout le monde a ça dans le frigo, non ?!), on recouvre le tout d'une sauce "okonomi" (souvent composée de vinaigre de saké, miel et purée de légume), plus un oeuf pour finir !!

Le cuistot du Chabana

m'a fait pensé à Darry Cowl, c'est à dire aussi incompréhensible, mais physiquement aussi drôle, grâce à la barrière de la langue !!

Devant son teppanyaki chauffé à blanc, il nous a délivré un "gyu-vasai itame" (lamelles de boeuf et légumes), suivi d'un "ebi-yasai-itame" (même chose, version crevettes), délicieux, frais, digestes, peu salés, aux antipodes des pseudos "plaques japonaises" croisées en France !!

le "chabanagonomi"

(okonomiyaki à la cuisson très longue) reste lui aussi assez digeste, malgré la généreuse couverture de sauce "okonomi", ainsi que les 400 000 calories des autres ingrédients.

Un vrai plan populaire, pas trop cher (3800 yens à deux, avec 3 bières, soit 14-15 € par tête tarif du yen en 2013).

Tellement conquis qu'on y est retourné à la fin du séjour kyotoïte !!

L'adresse exacte m'est forcément inconnue, sachant qu'il n'y a pas de n° sur les maisons et immeubles japonais, sans parler du fait que c'est souvent l'ancienneté du bâtiment qui régit la numérotation !!

Cela conduit souvent à un Sudoku pour aveugle, un bordel sans nom pour nous, pour eux aussi apparemment !!

On peut tout de même remercier Google Street, sans qui, je n'aurais jamais pu vous communiquer le cliché correspondant à la façade dudit restaurant.

Chabana

113 (à confirmer) Schichijo-dori

Tél : 075 (361) 7138

Kyoto

PS : pour vous repérer, il y a un "Kyo-Chabana" quasiment en face du vrai (où rien n'est écrit en anglais sur la façade), appartenant à une chaine dont les implantations essaiment Kyoto et Osaka, spécialisé aussi dans l'okonyomaki et la cuisine au teppaniaky.

A proximité, toujours sur la Schichijo-dori, Onishi propose des yakitori (littéralement "oiseau grillé"), soit "le barbecue à la japonaise" pour raccourcir le propos !!

Intérieur tout en bois, accueil forcément souriant (là-bas, l'accueil "je te fais la tronche en guise de bonjour""cliché-français" n'existe pas !!).

Nous avons dégusté 15 brochettes différentes, dont des parties trop peu "valorisées" du poulet, comme le foie, l'estomac, cartilage... mais aussi plus classiquement, aile, cuisse, etc...

D'autres yakitori à la queue de boeuf, oignons, champignons japonais, le tout cuisiné au charbon !!

Nous avons goûté, par la même occasion, le tofu.

C'est une véritable révélation, pour nous autres occidentaux, qui ne connaissons (très souvent) que les ersatz fabriqués par chez nous !!

La texture d'un flan, enfin du goût et des saveurs identifiables !!

En bref, une adresse sympa, assez peu onéreuse (2660 yens, soit moins de 20 € à deux, valeur du yen été 2013), qui souffre juste de l'odeur tenace du traitement du bois du mobilier (genre traverses de rails) !!

Onishi

234 Shichijio-dori

Daikoku-cho

Kyoto

+81 75-371-257

Qui dit Japon, dit (presque) forcément ramen et udon (ou soba)...

Ces plats de pâtes (ou nouilles) sont très consommés au Japon. A chaque échoppe son secret de fabrication... du bouillon !!

Kubota est la petite pépite des ramen, cachée dans une rue non loin de notre hôtel-ryokan (n'hésitez pas à la limite à passer les voir, pour choper les adresses en question).

Une gargotte de moins de 20 places, 2 cuistots, un à la cuisson des "pâtes", l'autre à l'élaboration du bouillon (qu'il goûte très souvent, tout en surveillant les "bouillons" successifs).

Une machine délivre le ticket de la "soupe" choisie (encore un exemple "hygiénique" que bien des vendeurs de kébabs devraient suivre : on ne touche pas l'argent ET la bouffe !!).

Ramen froides pour mézigue, avec un bouillon chaud d'anthologie, qui m'a renvoyé à l'immense nostalgie des soupes du ramadan...

Service non-stop, gars cools et sérieux, le "boui-boui premium" ne désemplit pas !!

Là encore, comptez 700 à 900 yens (entre 5 et 7 euros, valeur yen été 2013) selon la taille et la composition du plat.

Aucune certitude pour l'adresse exacte, comme trop souvent là-bas, où je n'ai parfois jamais trouvé l'adresse (si j'y retourne, je prendrai toutes les positions GPS des restos).

Kubota Ramen

563 Nishiatsuya-cho

Shimogyo-ku,

Kyoto

Autre adresse encore plus "confidentielle" : Minoko.

Une superbe maison de 1912, comptant une dizaine de salles privatives, aménagée dans le style dit "sukya-zukuri".

Souvent présentée comme "une porte d'entrée exemplaire" de la "cuisine cha-kaiseki" (version simplifiée de la "cuisine kaseiki", équivalent de la haute gastronomie kyotoïte), Minoko est une très belle expérience pour les curieux et les contemplateurs...

C'est à l'heure du déjeuner qu'est servie la version "bento-box" de la cuisine du Minoko (un repas en version "kaseiki" peut durer 3 à 4 heures !!).

Une grande et jolie salle traditionnelle rien que pour nous, une vue sur un splendide jardin, avec tortues et bassins.

Des serveuses en tenue traditionnelle, un protocole très codifié, du thé chaud, du froid, un bento sur 3 niveaux.

Une finesse de présentation assez bluffante, une obsession du détail, des saveurs nettes, des cuissons maîtrisées... comme un tableau à manger sur 3 niveaux, avec des genoux en béton !!

Un service époustouflant, un raffinement de tous les instants, un havre de silence et de paix tout près du grouillant quartier de Pagoda Yasaka...

7694 yens pour 2 (58 €, valeur yen été 2013) justifiés !!

Adresse assez bien "géolocalisée".

Minoko

Higashiyama-ku

Kyoto

+81 75-561-0328

Fautes de place à l'horizontal, beaucoup de restos au Japon se trouvent dans les étages d'immeubles !!

Une tentative au 3ème étage d'un immeuble sur Schichijio-dori (ci-dessus) s'est avérée intéressante (barbecue), mais un peu décevante par le fait de nous avoir "imposé" un menu "in english" à 2000 yens (15 €) par tête !!

Kyoto est une ville splendide, à la cuisine assez excitante, mêlant talentueux mets populaires et culture du raffinement gastronomique...

Trouver une adresse demande beaucoup de chance, vu les indications sur les frontons des restos. Pas de caractères en latin, aucun numéro, pas de plaques non plus pour les rues...

Comme conseillé plus haut, pensez à photographier les idéogrammes des noms des restaurants, montrez-les aux passants, vous aurez peut-être un peu de chance dans votre quête...

A suivre... Tokyo